Les travailleurs participent à une grève au Cinnabon de Los Angeles pour protester contre la politique de la fierté.

L'ensemble du personnel d'un magasin Cinnabon à Los Angeles a débrayé vendredi après avoir déposé une plainte pour droits civils contre son employeur au sujet d'une politique récente qui, selon eux, interdit toute décoration Pride.

Les 14 employés du magasin Northridge allèguent dans leur plainte que Greg Reheis, vice-président des opérations chez 13th Floor Capitol/Pilot LLC – qui possède ce magasin et 15 autres magasins Cinnabon – a envoyé un message lors d'une discussion de groupe le 16 juin disant : que tous les drapeaux de la fierté affichés dans l'un des magasins devaient « être retirés IMMÉDIATEMENT ! », selon leur plainte déposée lundi auprès du Département des droits civiques de Californie.

"Nous ne discriminons ni ne célébrons aucune race, groupe ethnique, groupe spécifique au sexe, groupe religieux", ou quoi que ce soit d'autre, a écrit Reheis dans l'un des messages inclus dans la plainte.

Les grévistes demandent au Département des droits civiques de Californie de prendre des mesures pour empêcher Cinnabon de discriminer ses employés en fonction de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre et de leur expression de genre et de les forcer à retirer leur politique. Ils exigent également que Cinnabon « forme les managers et les employés à se conformer aux lois en vigueur interdisant la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, l’identité de genre et l’expression de genre ». Ni 13th Floor Capitol/Pilot LLC ni Reheis n'ont répondu aux demandes de commentaires.

"Nous luttons pour défendre nos droits civiques, y compris le droit d'exprimer notre identité et notre solidarité les uns avec les autres", indique la plainte. « Cinnabon devrait être un endroit où nous pouvons venir travailler et nous sentir bien dans notre peau, sans être pointés du doigt ni discriminés sur la base de l’orientation sexuelle, de l’identité de genre et de l’expression de genre. »

Après que Reheis a annoncé l'interdiction des décorations Pride, un employé a répondu lors du chat de groupe et a demandé s'il serait acceptable de porter une épingle, selon la plainte. Reheis a répondu : « Les épingles non spécifiques (visage heureux, etc.) sont acceptables. Mais les épinglettes des équipes sportives, des groupes, des écoles, etc. ne sont pas acceptables.

L'employé a déclaré: «Donc, une épingle arc-en-ciel, c'est bien», avec un emoji de pouce levé, et Reheis a répondu: «Non, ce serait spécifique à un groupe», indique la plainte.

On ne sait pas si le magasin Northridge avait un décor Pride à l'époque, mais après l'annonce de la politique, certains employés ont apporté des épinglettes arc-en-ciel et les ont mises sur leur tablier pour faire valoir leurs droits, indique la plainte.

Vero Aguilar, qui travaille au magasin depuis près de deux ans, a déclaré qu'elle était lesbienne depuis 2011 et qu'elle "avait toujours été fière de qui je suis".

Mais les messages de Reheis « m’ont donné l’impression que je devais à nouveau me cacher ».

«J'ai commencé à ne plus me sentir bien dans ma peau», a-t-elle déclaré. "Cela a vraiment diminué mon estime de moi et je commençais à ne pas m'aimer quand je me regardais dans le miroir."

Elle a déclaré qu'elle faisait grève parce qu'elle craignait que l'entreprise puisse faire preuve de discrimination envers elle et d'autres employés LGBTQ par d'autres moyens.

« Dans le monde dans lequel nous vivons actuellement, où les gens sont attaqués uniquement en raison de leur apparence, de leurs pratiques religieuses et de ceux qu'ils aiment, c'est un monde très dangereux », a-t-elle déclaré. « Que se passe-t-il si moi-même ou un autre membre LGBTQ sommes attaqués pendant notre quart de travail ? Nous nous demandons si Cinnabon nous soutiendrait ? Ou vont-ils simplement détourner le regard ? Nous voulons juste nous sentir en sécurité.

Elle a ajouté que la nouvelle politique ne correspond pas à la façon dont son magasin Cinnabon et les 15 autres propriétés de 13th Floor/Pilot LLC célèbrent actuellement les fêtes.

Bon nombre de leurs célébrations promotionnelles sont coordonnées par Cinnabon au niveau national, selon la plainte, et les franchisés ne sont pas autorisés à se retirer de ces campagnes promotionnelles. Les magasins célèbrent les fêtes chrétiennes de Noël et de Pâques, ainsi que les fêtes sexospécifiques de la fête des mères et de la fête des pères.

La plainte ajoute que Cinnabon autorise des groupes à but lucratif ou non, notamment des groupes religieux, des écoles et des équipes sportives, à organiser des collectes de fonds, « associant clairement Cinnabon au soutien de ces groupes ».