Adaptation intrajournalière aux températures extrêmes lors des activités de plein air
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Adaptation intrajournalière aux températures extrêmes lors des activités de plein air

Sep 25, 2023

Rapports scientifiques volume 13, Numéro d'article : 473 (2023) Citer cet article

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Les liens entre le climat et l’activité humaine sont souvent calibrés à des résolutions quotidiennes ou mensuelles, ce qui manque de granularité pour observer les comportements d’adaptation intrajournaliers. Ignorer cette marge d’adaptation pourrait donner une idée fausse des conséquences sanitaires du futur changement climatique. Ici, nous construisons une base de données horaire sur les activités de loisirs en plein air en utilisant des milliards de demandes de localisation de téléphones portables dans 10 499 parcs en 2017 dans toute la Chine pour étudier le rythme des activités de plein air au cours de la journée. Nous constatons que les températures horaires supérieures à 30 °C et 35 °C diminuent les activités de loisirs en plein air de 5 % (intervalle de confiance à 95 %, IC 3 à 7 %) et de 13 % (IC à 95 % 10 à 16 %) respectivement. Cet effet déprimant sur l'activité est plus important que les études quotidiennes ou mensuelles précédentes en raison de la substitution des activités intrajournalières de midi et de l'après-midi au matin et au soir. L'adaptation intrajournalière est plus importante pour les lieux et les dates avec une flexibilité horaire, pour les individus plus fréquemment exposés à la chaleur et pour les parcs situés en zone urbaine. Une telle adaptation au cours de la journée réduit considérablement l'exposition à la chaleur, mais elle retarde également la période d'activité nocturne d'environ une demi-heure, avec un effet secondaire potentiel sur la qualité du sommeil. En combinant des estimations empiriques avec les résultats de modèles climatiques réduits, nous montrons que le changement climatique non atténué générera des effets déprimants et retardateurs d’activité importants en été lorsqu’il est projeté sur une résolution horaire. Nos résultats appellent à accorder plus d’attention à l’exploitation des données d’activité en temps réel pour comprendre les comportements d’adaptation intrajournaliers et leurs conséquences sur la santé associées dans la recherche sur le changement climatique.

Les conditions météorologiques et le climat ont de profondes répercussions sur la santé humaine1,2,3,4. Une température non optimale est associée à un large éventail de maladies chroniques5,6, explique une part importante de la mortalité dans le monde7 et crée une détresse mentale notable8,9,10. Outre le stress physique et psychologique direct, les conditions météorologiques influent également sur les comportements humains essentiels à la santé humaine, notamment l'activité physique11, le sommeil12,13, les conflits civils14,15,16,17 et le suicide18. La lutte contre le changement climatique est donc considérée comme la plus grande opportunité mondiale en matière de santé pour le XXIe siècle19.

Un aspect essentiel de l’évaluation des menaces que pose le changement climatique pour la santé et la prospérité consiste à acquérir des connaissances sur les comportements d’adaptation20,21,22,23. Des études antérieures ont montré que l'adaptation humaine réduit considérablement la mortalité induite par la chaleur24,25,26. Les chercheurs ont déployé de grands efforts pour classer les comportements d’adaptation individuels27, pour cartographier leur mise en œuvre réelle28 et pour étudier les antécédents psychosociaux de l’adaptation29. L’ajustement du temps au cours de la journée peut réduire considérablement l’exposition à la chaleur et constitue ainsi un canal important d’adaptation comportementale en réponse au risque de stress thermique élevé30. Bien que l’hypothèse d’un lien potentiel entre les températures extrêmes et l’ajustement intra-journalier du calendrier des activités de plein air soit hypothétique26,31, il reste peu de preuves quantitatives sur la question de savoir si et dans quelle mesure les gens utilisent la substitution des activités intra-journalières comme stratégie d’adaptation comportementale.

D’une part, la manière dont les températures extrêmes affectent le calendrier des activités de plein air détermine l’exposition réelle à la température. Des projections solides des futurs risques sanitaires liés à la chaleur nécessitent de prendre en compte à la fois les conditions environnementales dangereuses et la cascade de réactions physiologiques et comportementales liées à la santé32. Négliger cette marge d’adaptation intrajournalière en tant que canal naturel de thermorégulation humaine surestimera le risque d’exposition à la chaleur de la population et dénaturera la tolérance et les préférences individuelles à la chaleur. D’un autre côté, le calendrier des activités est crucial pour le rythme repos-activité humaine, un lien potentiellement omis entre le climat et la santé33. Retarder les activités de plein air la nuit pour éviter les températures chaudes pourrait contribuer à l'agitation nocturne, un modèle de comportement documenté par la recherche biomédicale comme étant prédictif de la santé physique, de la fonction cognitive et du bien-être subjectif34. Alors que les humains affichent des rythmes physiologiques et comportementaux synchronisés avec les cycles environnementaux de 24 heures en étant inactifs la nuit pour se préparer au sommeil35,36, la perturbation du rythme normal de repos et d'activité peut également provoquer des troubles cliniquement pertinents, notamment la neurodégénérescence, le diabète, l'obésité et maladies cardiovasculaires37,38,39,40,41.